N I C O L A S ▬ Me and I are not friends, he's only an acquaintenance.

Oh non, ce n'est pas à Nicolas que vous apprendrez les simplicités de la vie ou les réactions d'un cœur en pleine vague émotionnel. Il est bien placé pour tout savoir sur le sujet, du moins sur ce qu'il à vécu et ce qui l'a poussé à devenir un homme à la carapace de fer. Il en a vécut des choses du haut de ses vingt-cinq ans, oh oui, mais il ne regrette rien. Ni ce qu'il a fait de bien, ni ses erreurs ou ses péchés. Voir même la violence dont il à fait preuve, ses maladresses et sa méchanceté. Mais commençons par le début, ce sera bien plus simple.

Nicolas est issue d'une famille de Loups à crête noire, des hybrides canins dont les marques principales d'appartenance à l'espèce sont une queue mi-longue fortement touffue et des oreilles rousses volcaniques à pointes noires. Un animal bien têtue et caractériel, oui. Passons. Cette famille d'hybride appartenait à un éleveur possédant une animalerie, et il fallut peu de temps au corbeau pour se retrouver en vente à cause de son beau minois et de ses yeux d'or. Ainsi, il n'avait jamais vraiment connu ses parents. Encore aujourd'hui, il ne connait pas leurs visages ni l'intonation de leurs voix. Il sont, en tout et pour tout, de parfaits inconnues. Soit ; il ne fallut pas longtemps pour qu'à l'âge de onze ans le jeune homme se fasse vendre illégalement sous l'âge autorisé normalement et donc adopté par une riche famille anglaise représentée par le nom Smith. Une grande tribu d'énergumènes, une grande demeure ; tout pour montrer qu'ils étaient imposants et surtout que le compte en banque était lourd et chiffré.

Il devint l'hybride principal, un peu comme un bouffon, de la jeune enfant des représentants de la société. Oui, il ne compris que plus tard que le nom Smith était aussi une grande marque de vin, de foie gras et autres mets que l'on déguste lors de ces jours d'occasion importants. Enfin bref. Miyabi Smith fut le nom de sa maitresse, alors âgée de dix ans. Juste une année de moins que lui alors. Une petiote typiquement anglaise, brune aux yeux marrons ; anormalement pâle de peau et fine du visage. Le parfait enfant unique de riche, la poupée de cire, la gloire de ses parents. On lui avait dit qu'il devrait obéir aux ordres de la jeune fille, mais il savait très bien qu'il avait la mission d'occuper celle-ci lorsque ses parents étaient en déplacement. Comme une peluche, mais vivante. Et c'est ce qu'il fit.

Au départ très craintif malgré sa pleine connaissance de son statut d'hybride et donc sois-disant de sous-race, les deux bambins devinrent très complices. Ils accumulaient les plaisanteries, aimaient faire des farces au personnel de la 'Smith family' et rigolaient de bon cœur dès qu'ils se voyaient. Ils dormaient dans une même chambre, remplis de jouets et de couleurs par centaines, pour pouvoir passer le plus de temps ensemble malgré les cours particulier de Miyabi. Oui, elle allait à l'école comme tout enfant qui se respecte. Mais c'est un privilège auquel Nicolas n'avait pas le droit bien évidemment. Il devait donc attendre patiemment le soir que sa petite maitresse rentre pour pouvoir lui parler... Une vraie torture.

A l'âge de seize ans, alors bon adolescent pré-pubère en crise de croissance, Nicolas découvrit les failles ; ou plutôt la force ultime et la première rentrée d'argent de sa famille adoptive. Pas ses gardes, il avait ouvert les mauvaises portes au mauvais étage, au mauvais moment. La drogue. Est-ce que c'est vraiment un préjugé de film que les familles bourgeoises gagnent la moitié de leurs revenus en dealant ou en soutenant le marché du sucre ? Apparemment non. C'est bien dommage. La vu de ces cargaisons et de cet or blanc devint l'ennemie principal de Nicolas, avant de devenir son allié. Il fut alors affublé du rang d'hybride de demoiselle Miyabi Smith, mais aussi du rôle de jeune testeur de drogue de ses parents. Pour quoi ? Pour pas grand chose. Ah si, le droit de continuer à profiter des joies de la vie de bourge. Comme s'il avait envie de passer sa vie dehors...
Pourtant il du bien se faire à l'évidence qu'il n'était qu'un objet depuis le début, et que si on décidait qu'il devrait tester la marchandise, alors il devait en être ainsi.

Il vécut, de seize à dix-sept ans, une année plutôt compliqué. Ayant accepté -comme s'il avait eu le choix- de rester ce fameux testeur de sucre, il s'entendit très vite assez bien avec tout ce fatras. Non pas dépendant mais aimant de cet or blanc si gentiment offert gratuitement. Sa maitresse ne savait rien de ce trafic, et encore moins qu'il y participais. Elle, de son côté, entrait elle aussi dans son adolescence forte et commençais à s'imposer en tant que femme. Nicolas ne mis pas longtemps à remarquer ses formes petit à petit imposantes, ses courbes féminines auxquelles il n'avait jamais fait attention avant, son caractère nouveau et sa façon de parler bien à elle. Il n'avait pas le temps de se rendre compte parfaitement de la situation qu'il était déjà tombé dans les griffes avides d'Aphrodite. Dès lors, le pas était passé. Le pas qu'il ne fallait pas franchir. Le pas qui allait tout changer.

Miyabi, alors jeune femme rentrant peu à peu dans le business de sa famille et s'imposant comme future femme d'affaire, remarquant l'attirance aveugle que l'hybride avait pour elle, s'en joua. Pas qu'elle ne ressentait rien, bien au contraire, mais elle aimait sentir que Nicolas aurait tout fait pour qu'elle lui appartienne ; ce qu'il fit. Il accepta tous les désirs superflus de la jeune entrepreneuse, allant du simple piercing à l'oreille au service honteux. Mais ce qui n'était qu'un petit jeu pour elle et lui devint très vite une habitude aux tendances grandissantes. Elle le fit se faire tatouer pour marquer son appartenance, et partageaient également désormais le même lit pour rendre plus facile leurs nuits de couple. Couple ? Non pas vraiment, plus des âmes sœurs. Il n'était pas question d'être un jour dans une relation sérieuse. La fille Smith qui se fiance avec un hybride ? Quelle honte pour la famille de bourges. Quelle honte.

Cette situation perdureras jusqu'à leurs dix neuf ans. Et dès lors, Nicolas était rétrogradé au stade primaire de bouffon de la Reine. Le sucre n'ayant plus aucun effet sur lui à force de tester cette ordure, il n'était plus d'aucun service à la famille sur ce point de vue. Il était prié de garder le secret, tout sa maitresse qui avait appris ce petit trafic et y participait désormais. Lui n'avait d'yeux que pour elle. Si elle n'était pas là, il ne savait quoi faire. Il était dépendant d'elle, pas de cette merde, et rien de ce qu'ils faisaient ne l'aidait à oublier ce sentiment qui lui crevait le cœur à chaque baiser trop intense. Il n'était pas fait pour ça, pour ce luxe, cet amour, cette vie. Il n'était qu'esclave, en fin de compte. Et elle en avait pleinement conscience. Au fil des jours, elle devenait plus une patronne qu'une maitresse. La Miyabi d'avant n'était plus. Tout ça, c'est finis.

Oui, bel et bien finis. Aux poubelles, à la porte, à la rue. Tout comme Nicolas à ses vingt ans, retournant alors vivre dans ces rues infâmes de la ville. Il avait réussis, en échange de son silence, à ne pas retourner à l'animalerie. Bien que la rue n'était pas plus accueillante. Et cela fait un an, un an à ne penser qu'à elle du matin au soir, à compter et re-compter les piercings qu'elle lui avait offert, un an à scruter chaque point d'encre de son tatouage. Chaque marque de griffure, de morsure, chaque bijoux et autres souvenirs qu'il avait d'elle. Tout ce qu'il avait venait d'elle. Elle lui avait tout donné, et en même temps lui avait tout pris. Une belle vipère, au fond. Il n'avait plus qu'à survivre comme il le pouvait au milieu des humains, se faisant passer pour l'un d'eux comme il le pouvait.

Un an, et il a enfin pu l'oublier.
Un amour à sens unique.