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Gentiment, je t'immole. | Zen [100%]

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Mar 19 Jan - 22:54
Invité


Zen

“ You could be the corpse and I could be the killer.
If I could be the devil, you could be the sinner.
You could be the drugs and I could be the dealer.
Everything you say is like music to my ears ! ”


Nom ☀ Aucun maître n'a accolé son nom devant son prénom
Prénom ☀ Zen, même si cela ne reflète aucunement sa personnalité.
Âge ☀ Vingt-huit ans, il ne connait cependant pas sa date d'anniversaire.
Nationalité ☀ Japonaise
SexeMâle

SexualitéPansexuel
Groupe ☀ Hybride sauvage
RacePoisson combattant noir/ blanc
Image de l'animalBetta Splendens

Particularités ☀ Sclérotique noire, écailles noires le long de la colonne vertébrale et des cuisses. Il arrive que les médicaments le rendent malade puisque son corps ne supporte pas certains composants, notamment le cuivre. Besoin de s'hydrater souvent. Possède des cicatrices au niveau des bras. Il rêve d'un tatouage et fume lorsqu'il le peut. Il est claustrophobe. Il est amoureux du chocolat. Il raffole de légumes bouillis et de certains poissons maigres, mais n'est pas capable de digérer de la viande.


Physique
La dégaine assurée, le dos droit, Zen attire de suite l'attention lorsqu'il sort déambuler à travers les sinuosités londoniennes, sous le couvert de l'astre lunaire. Ses rangers, - qu'il a volées à une quelconque malheureuse personne un jour -, claquent sur le macadam en rythme avec les boucles luisantes de son pantalon, créant ainsi toute une minuscule symphonie appelant irrémédiablement les regards. Les badauds grouillant le long des rues qu'il traverse ne peuvent alors rien faire d'autre que poser leurs prunelles curieuses sur cet enfant que la Nuit met tendrement en valeurs au moment où Elle recouvre le monde de son manteau d'obscurité.

Ainsi plongé dans la pénombre, l'apparence de Zen semble prendre tout son sens tant celle-ci est en contraste avec les ombres rampantes s'installant sur la ville rendue groggy le temps de quelques heures. Quelques heures où il a l'air de trancher la nuit grâce à sa carnation parée d'ivoire, d'une teinte si pâle, si blanche, qu'elle paraît irréelle. C'est cela, Zen semble irréel une fois le Soleil endormi. Pourtant, cet être d'une pureté sans pareille ne s'habille que de vêtements sombres, le mauve et le blanc s'étant sans explication fait une place dans cette palette terne.  

Son regard étrange croise celui d'une jeune femme qui ne peut s'empêcher d'écarquiller les yeux avant de tracer son chemin, la tête baissée, les joues incarnates. Elle est pourtant à la fois séduite par son apparence hors du commun et terrifiée par l'éclat dangereux tapi au fond de ses iris orangés, seule touche de lumière à travers le gouffre sans fond de son œillade. Parce que les prunelles de Zen n'ont rien d'humain, du moins, rien de plus que leur forme arrondie. En effet, le sclérotique est d'un noir d'encre insaisissable, offrant à son regard une profondeur étrange et dérangeante qui en font frissonner plus d'un. La différence terrifie les Hommes, après tout.

Ses lèvres pâles s'ourlent d'un rictus amusé avant qu'il ne fusille toutes les personnes le regardant de travers, désormais lassé par l'incapacité des gens à le laisser tranquille, à l'ignorer, tout simplement. Il grommèle en reprenant son petit bonhomme de chemin, tandis que ses mains s'échappent de ses poches dégueulant de choses, autant de papiers que de préservatifs, en passant par un paquet de clopes aux coins bouffés.

Il lève son bras droit à hauteur de son visage fin et se passe une main nonchalante entre les mèches blanches formant sa crinière, rejetant vers l'arrière celles formant habituellement une frange sauvage. Ses doigts aux ongles noirs glissent doucement vers l'arrière de son crâne, au niveau de la vertèbre Atlas que caressent tendrement ses cheveux. Il sent sous la pulpe de ses doigts la naissance d'une écaille fine et souple, mais se contente de replacer correctement sa maigre écharpe grise, faible protection contre le vent hivernal soufflant désagréable sur sa nuque.

« Zen ! J'pensais pas te revoir de sitôt, mon vieux ! T'as disparu d'la circulation sans même me prévenir... »

Il s'arrête au milieu de l'avenue à l'entente de cette voix familière, recevant à la gueule les nombreuses plaintes de quelques passants temporairement bloqués par son corps pourtant étroit. Il croise le regard chocolaté d'une de ses connaissances, un hybride chat commun qui le rejoint en quelques enjambées. Zen le surplombe du haut de son mètre quatre-vingt, mais l'adolescent devant lui ne parait pas s'en offusquer ; ses oreilles félines tressautent du même plaisir que celui d'un chaton qui aurait retrouvé une personne familière. Cependant, il semble attendre désespérément quelque chose que Zen n'est plus capable de lui donner. Les tressaillements parcourant son corps ainsi que ses yeux injectés de sang prouvent bien à Zen que ce morveux continue de voler de l'argent pour la merde qu'il renifle.

« Non Skug', j'suis plus dans c'milieu de tarés. J'te vendrai pas d'la poudre.
- T'es un enfoiré ! J'en ai besoin, merde ! T'avais promis de toujours m'en vendre d'la bonne !
- Ouais ouais, t'peux chialer tout c'que tu veux. Je m'en bats les couilles, tu piges ? Alors barre-toi avant que j'décide d'être moins cool avec toi. »

Le poing fermé de l'enfant s'abat sur le torse du plus âgé, mais l'hybride ne réagit pas et se contente de le fixer avec condescendance, faisant comprendre au marmot qu'ils ne jouent pas dans la même cours. Que ses mains peuvent se montrer nettement plus dangereuses que celles d'un pauvre dépendant de cocaïne aux pas chancelants et au nez à deux doigts de dégueuler des torrents de sang. L'adolescent se lasse et disparait de son champ de vision, tandis que Zen jure devant la marque rouge s'étant étalée, telle une corolle d'un rose sombre, sur son thorax. Parfois, il déteste vraiment son teint de porcelaine marquant à vitesse grand V...


Caractère
Zen arrive chez lui aux premières lueurs de l'aube. Alors que tous s'éveillent d'un repos bien mérité, prêt à plonger dans leurs train-train quotidiens, lui termine sa journée. Pas qu'il n'apprécie pas le Soleil, bien que celui-ci brûle facilement sa peau blanche comme un cul ; simplement que son rythme de sommeil semble détraqué. Il a vécu si longtemps de nuit qu'en perdre l'habitude serait une tâche colossale à effectuer, et il n'en a franchement pas la motivation. Il n'a jamais été très patient de toutes manières et est plutôt du genre paresseux. Il est du genre à dire "je suis prêt" alors qu'il est encore nu, emmitouflé dans son lit.

Fouillant dans ses poches trop remplies, l'hybride finit par attraper la clef de son appartement et y pénètre, accueilli par l'obscurité régnant en maître. Il allume les lumières en se dirigeant sans attendre vers la salle de bain et y trouve un vêtement ne lui appartenant pas. Un rire sans joie s'échappe de ses lèvres craquelées alors qu'il jette la chemise à terre.

« Même mort il arrive encore à faire du bordel, l'enfoiré… »

La voix fantomatique de son précédent maître semble alors lui murmurer à l'oreille, le faisant davantage jurer comme un charretier. La solitude le plonge définitivement dans une douce folie, faut croire.

La mort de son maître, il y a une bonne semaine déjà, est passée inaperçue, ce qui explique le fait que Zen possède actuellement un toit. Mais même mort, l'hybride ne peut s'empêcher de se souvenir des phrases qu'il lui répétait inlassablement, jusqu'à plusieurs fois par jour.


° ° °

« Zen, arrête d'être aussi vulgaire. Je t'ai pas élevé comme ça.
- J'suis pas vulgaire, c'est toi qu'as un balais dans le cul.
- Oh non, me fais pas croire que ton langage est normal. Tu l'entends souvent peut-être ?
- Bah… les séries à la télé, ça compte ? »

Lochlain, son maître, soupire en lui tirant les joues, ce qui le fait pester. La tignasse blanche de Zen parait même s'ébouriffer sous la colère qui l'envahit, rappelant quelque peu l'échine des chats. S'il déteste bien une chose, c'est être pris pour un enfant. Son ego de mâle ne l'accepte pas.

« Arrête ça, j'suis pas un putain de gamin.
- T'es vraiment trop susceptible. Un maître plus méchant que moi te frapperait pour ça, tu sais ?
- Et alors ? J'vais pas changer pour les beaux yeux d'un enculé ! S'il est pas content, l'a qu'à prendre un putain de docile. J'donne pas mes fesses moi.
- T'es vraiment buté hein. Tu finiras par comprendre… »

Zen se contente de grommeler en tournant le dos à son maître, peu désireux de continuer cette discussion stérile.

L'hybride est vulgaire. Il fait peur aux enfants et choque les vieilles dames dans la rue, mais il s'en amuse. Lochlain a bien rapidement cessé d'essayer de lui apprendre de plus jolis mots, puisqu'il a compris qu'il ne parle pas comme ça par illettrisme. Zen est très franc, peut-être trop, et prend un plaisir presque malsain à choquer son entourage, tant dans ses paroles que dans ses actes. Il ne connaît pas les relations stables, lui, c'est un prédateur ; il dévore la chair de ses amants toute la nuit durant, mais dès qu'on lui parle de se poser, il rit. Il ne comprend pas ce qu'est l'amour, comment on peut « aimer », lui qui n'a jamais véritablement connu ça. Pas pudique pour deux sous, il pourrait aisément s'exhiber nu dans la rue si cela n'était pas une dérogation à la loi. Parce que malgré tout, Zen n'est pas idiot. Non, il joue le rôle de l'idiot fonceur pour que l'on ne se doute pas qu'une fois le dos tourné, il complote. Il est du genre à planter un couteau dans le dos des personnes le sous-estimant. C'est un être dangereux et fourbe n'hésitant pas une seule seconde à frapper là où il sait que cela blesse. Il ne croit en aucun dieu, pas même en l'humain, ce qui fait qu'il n'a aucun scrupule à s'attaquer à plus faible que lui.

« Hey Zen. Maintenant que tu as fini de bouder, viens mettre la table.
- Pas envie.
- … même si je te donne du chocolat ? »

Un grognement audible se fait entendre, mais aucune réponse autre que ce borborygme. Zen se tourne en direction de Lochlain. Deux billes pour le moins étranges se mettent à briller à cette condition et sans qu'il ne soit davantage forcé, Zen finit par accepter l'ordre. Il fonctionne ainsi ; il ne donne jamais sans retour. Ainsi, une personne aura beau le supplier afin de recevoir quelque chose qu'il ne bougera pas le petit doigt. Il s'agit d'un profiteur ainsi que d'un profond égoïste, s'il donne, méfiez-vous, c'est qu'il y a anguille sous roche. Zen vit pour lui et pour personne d'autre, c'est sa philosophie de vie. Égoïste, mais pas narcissique ; il ne parle pas que de son nombril, ces gens-là ont même tendance à l'irriter.

« Merci. Oh et pendant que j'y suis, vas couler un bain à ton gentil et adorable maître que tu aimes de tout ton coeur…
- Vas te faire foutre.
- Du chocolat ?
- Non !
- Deux chocolats alors ?
- Mais ta gueule ! 
- T'es dur en affaire, hum ? »

Lochlain sourit devant les réponses de son hybride, absolument pas rancunier ou touché par ses paroles. Il sait, au fond, que Zen l'apprécie malgré tout. Parce que sous ses airs de racaille, l'hybride s'attache rapidement aux gens qu'il juge digne d'intérêt. Il apprécie les personnes osant le contredire sans craindre son courroux. Malgré tout, il sait également que Zen n'était pas comme ça, enfant. Il en a parfois un aperçu lorsque, réveillé en sursaut d'un cauchemar visiblement vorace, l'hybride perd de sa superbe et se révèle fuyant. Il connaît la partie la plus sanglante du passé de son hybride et sait que ce n'est pas très beau à voir ou à entendre, un peu comme un aliment qu'on aurait longtemps laissé pourrir et qui, une fois sous la lumière du jour, révèle son aspect dégoûtant ainsi que son odeur affreuse.

« Hey.
- Ne m'appelle pas "Hey", j'ai un prénom.
- Loch, un d'tes clients s'est plaint d'ta poudre.
- Tant pis pour lui. »

Les pupilles soudainement sérieuses, autant concernant le maître que l'hybride, ils se jaugent un instant du regard. Parce que derrière leur amusement bon-enfant se cache quelque chose de nettement moins rose, quelque chose risquant potentiellement de les envoyer derrière les barreaux.

« Ouais, j'lui ai dit, mais il veut s'plaindre à toi.
- Je dois comprendre que tu lui as gentiment dit d'aller se faire mettre ?
- Pourquoi demander si tu sais ?
- Pour être sûr que tu ne t'améliores pas. Bref, tu es allé voir Johannson ? Il avait une dette envers moi.
- Nan, tu m'as rien dit. T'veux que j'aille le buter ?
- C'est pas une solution, je te l'ai déjà dit. Je m'en chargerai, te connaissant…
- Je suis un agneau, tu l'sais. »

Jamais la langue dans sa poche. Zen est lunatique, mais il se montre relativement gentil avec son entourage proche plutôt limité. Car peu de gens osent s'approcher de lui, dû à son apparence dérangeante et son caractère rebutant. Ils ont néanmoins raison puisque, irrité, l'hybride peut se montrer particulièrement imprévisible. D'autant plus que la mort ne le terrifie pas, il est d'une insolente insouciance. Tournoyer sur le bord des immeubles ne lui fait absolument pas peur, il peut même en jouer afin d'avoir ce qu'il désire d'une personne facilement influençable... Il ne semble pas non plus avoir peur de la douleur. Lui, ce qui lui fait peur, ce sont les avions. Il est également quelque peu claustrophobe.

« Bon, fini de parler. Vas te doucher, on mange après. Et t'as besoin de t'hydrater, t'as la peau qui commence à s'effriter.
- Ouais m'man. »

Se dirigeant vers la salle de bain, Zen observe ses bras et remarque bien que sa peau commence véritablement à s'assécher. La faute à ses gênes de poiscaille l'obligeant à s'hydrater régulièrement. Son regard croise son reflet dans la glace murale et, sans pouvoir s'en empêcher, ses poings se serrent. Il grimace devant l'apparence que renvoie la surface réfléchissante et se retient difficilement d'y balancer son poing, ayant déjà été réprimandé par son maître à ce sujet.

En plus d'avoir un besoin vital d'eau, le poisson combattant partageant son ADN avec Zen lui a offert la stupide réaction de s'irriter en apercevant d'autres poissons combattant, ou lui même. En effet, un poisson de cette espèce se bat toujours contre ses congénères afin de préserver son territoire et s'excite même en apercevant son propre reflet dans la glace. Il s'agit de quelque chose d'inconscient, d'instinctif. Même si Zen sait qu'il s'agit d'un réflexe stupide, il ne peut rien faire pour y remédier...

° ° °

Zen secoue la tête en entrant dans la salle d'eau de l'appartement, effaçant de son esprit les pensées l'ayant assailli. Ressasser des souvenirs ne changera rien à la dure réalité. Son maître est mort, point final.




Histoire
« Qu'est-ce que tu fais tout seul… ? »

Allongé dans une rue dépouillée de tout être vivant, un enfant d'au grand maximum huit ans sort difficilement d'un sommeil comateux. Encore groggy, le dos ankylosé, il fait face au gamin ayant osé l'approcher, lui, le rebut de la société hybride, alors que tous baissent la tête en le voyant étalé au fond de sa ruelle, comme pour ne pas observer l'immondice qu'ils rejettent, comme pour ne pas voir la saleté qu'il représente, comme pour l'oublier, lui, le monstre au physique disgracieux.

Ce qu'on ne peut voir ne nous touche pas, pas vrai ?

« Comment tu t'appelles ? »

La surprise envahit en premier lieu son visage tuméfié, alors qu'il relève des yeux incertains sur le bambin roux se tenant devant lui. Est-ce une nouvelle ruse des autres hybrides sauvages afin de l'atteindre ? Le petit tient sa queue animale tout contre lui à l'instar d'un doudou, alors que ses oreilles duveteuses sont aplaties sur le sommet de son crâne, lui donnant un certain aspect mignon. Le rebut ne connait pas cet enfant, il ne l'a jamais vu déambuler à travers ces ruelles sales qu'il connaît pourtant comme sa poche. Il entrouvre ses lèvres asséchées pour répondre et avale difficilement sa salive, la gorge si rêche que l'impression d'avoir bouffé du sable le taraude. Doucement, sa voix, faible et rauque, s'enfuit de ses lèvres. Le petit hybride doit tendre l'oreille afin de comprendre.

« Eau… »

L'enfant baisse le regard sur la bouteille à moitié vide qu'il tient dans sa main et la lui tend, agenouillé devant lui. À son plus grand étonnement, après avoir bu quelques goulées salvatrices, le « déchet » renverse le reste du liquide sur son corps, en particulier son visage qui, sous ses yeux écarquillés, paraît retrouver un peu sa santé.

« Comment tu t'appelles ?
- Pas de prénom, on m'appelle déchet. Mais… tu ferais mieux de partir.
- Pourquoi ?
- Parce que. T'as pas à t'occuper d'moi.
- Et ta maman ?
- J'ai pas de maman. »

Sans qu'il ne comprenne véritablement la profondeur de ce geste, le rouquin s'assied à côté de « déchet » et le gratifie d'un immense sourire.

« J'ai pas de maman aussi. Alors toi et moi, on est frère maintenant. Et promis, je trouverai le prénom que ta maman as pas pu te donner. »

Un doux ronronnement résonne des entrailles du petit alors qu'il se colle à son nouveau frère de cœur, offrant sans le savoir une couleur à la vie de celui que tout le monde rejetait.

« Tu sais, tes yeux y sont bizarres.
- T'as peur ?
- Non… Je trouve que c'est joli. Je veux les mêmes ! »

Un sentiment pour le moins étrange éclate à l'intérieur de son cœur si longtemps piétiné. Une émotion inhabituelle, une sensation de légèreté, de liberté, de chaleur pulse à l'intérieur de son corps. Silencieusement, de grosses larmes dégueulent sur ses joues rebondies par l'enfance. Des perles salines disparaissant sous les tendres bisous de l'enfant assis contre lui ; sa nouvelle famille.

° ° °

« Eh ! Je t'ai trouvé un prénom ! Zen ! C'est cool ? Je trouve que ça sonne bien... Zen !
- Et ça vient d'où ?
- Quelqu'un qui l'a dit. T'aimes pas ?
- Oui... Zen, c'est très bien.
- Héhé ! »

Quelques semaines ont suffi au rouquin afin de trouver une identité à son frère d'adoption. Quelques semaines qui ont radicalement changé leurs vies. Tous deux des marmots abandonnés, l'un à la naissance l'autre par surplus de bouches à nourrir, ils n'ont eu aucun mal à sympathiser, bien que Zen demeure distant par peur d'être trompé. La gentillesse de Tsuna l'enfant chat-pot-de-colle a toutefois réussi l'exploit d'abaisser les barrières de Zen, qui a du l'accepter pour de bon dans sa petite vie, en commençant par lui apprendre les rudiments du vol à l'étalage.

° ° °

« Dis Zen. Tu crois que c'est bien d'avoir un maître ?
- J'sais pas. J'ai entendu dire qu'il était méchant avec leurs hybrides.
- Ils ne sont sûrement pas tous comme ça ! Je suis sûr qu'il y en a des gentils pour nous chouchouter et nous donner à manger. Tu penses pas ?
- Mais j'en sais rien, merde. J'vis dans la rue au cas où tu l'aurais pas remarqué !
- Oui... Pardon Zen. »

° ° °

« Anw le mignon petit chat... »

Zen, quinze ans, assiste régulièrement à cette scène qui, inlassablement, est répétée telle une ritournelle. Le visage sombre, il garde cependant Tsuna des yeux lorsqu'il est accosté par des humains dans la rue. Parfois, son air adorable en attendrit plus d'un et ils peuvent repartir avec quelques pièces ou de la nourriture avant l'arrivée de chasseurs d'hybrides... mais pas cette fois. Zen le sent bien, cet air étrange qui s'est installé entre son frère et cette jeune adulte, confortablement assise dans sa voiture. La vitre abaissée, un grand sourire chaleureux ourlant ses lèvres rosées, elle échange quelques douces paroles avec son frère. Il flaire quelque chose de louche, il voit bien l'air béat de son cadet... et sans qu'il n'ait véritablement le temps de réagir, Tsuna grimpe dans la voiture de la jeune femme. Il lui envoie un regard désolé et humide avant de disparaître derrière une vitre fumée. La voiture vrombit et disparaît sans qu'il ne puisse effectuer le moindre geste. Les yeux ronds comme des billes, Zen ne bouge pas d'un pouce avant que, soudain, ses jambes, prises d'un élan inimaginable, ne s'élancent dans le sillage de la voiture où ne persistent que des relents de pollution.

Il ne comprend pas l'attitude de Tsuna. Son cerveau peine à suivre, il surchauffe, il fond, tandis que, devant ses yeux effarés leurs discussions semblent prendre vie, lui renvoyant son incapacité à la gueule. L'envie de son frère d'avoir une vie meilleure que celle qu'il peut lui offrir...

Eh Zen ! Tu penses que ça fait quoi d'avoir une maison ?

Son cœur se serre dans un maelstrom d'émotions familières. Il est mieux seul, il a toujours été seul, toujours été abandonné dans sa ruelle pourrie... Il ne pleure pas son frère ; il hurle un condensé de colère, d'incompréhension, de sentiments bafoués. Il crie sa détresse.

On est des frères quoi qu'il arrive, pas vrai ?

Foutaises.

° ° °

Vingt-quatre ans et encore toutes ses dents, malgré le comportement agressif de certains hybrides rebelles grouillant dans la ville, Zen survit. Parfois attrapé par des chasseurs, il possède une chance insolente lui permettant de s'évader à chaque fois, même si parfois, sa fuite lui occasionne de nombreuses blessures. Il a vécu un peu plus de quatre ans chez un humain trop apeuré par son apparence et son comportement pour oser le contredire ou le dénoncer aux forces de l'ordre, et en a lâchement profité le temps de se remplumer, avant de retourner vivre dehors.

Sans nouvelles de Tsuna depuis neuf ans, il en a conclu que tout se passait pour le mieux pour lui et n'a pas cherché à en savoir plus, la rancune étant tenace. Avec l'âge, il a compris le raisonnement du jeune chaton, de son envie d'avoir une vraie vie... mais ce n'est pas pour autant qu'il lui pardonne son silence et sa fuite.

Sa vie aurait pu continuer très longtemps ainsi, jusqu'au jour où il serait attrapé par un chasseur ou agoniserait d'une maladie quelconque au fond d'une ruelle... mais le destin en a décidé autrement.

° ° °

« Soit tu combats pour nous, soit tu crèves comme le chien que t'es ! Alors !?
- Allez vous faire foutre !
- Tsk. Tu piges pas mec ? Tu acceptes de te battre ou on te saigne comme un porc. À moins que tu sois du genre à vouloir du fric ? Des putes ? »

Zen ne peut d'avantage vociférer, un tissu imbibé d'un produit lui étant inconnu euthanasiant ses sens. Il veut leur crier de le lâcher, leur dire qu'il est un hybride libre et sans foi, qu'il n'est pas un vulgaire coq de combat... mais il n'en est pas capable. Ses paupières se ferment sur la vue de trois hommes visiblement du pays qui, satisfaits, se frottent les mains.


Lorsqu'il se réveille, Zen est de suite placé devant un dilemme. Il combat ou il meurt sous les coups des adversaires. Tuer ou être tué, c'est le monde dans lequel il est lâchement abandonné, sous prétexte qu'il est un sans-abri, qu'il n'est qu'un vulgaire hybride des rues... Le choix est cependant vite fait. Il a la rage de vivre, son sang bouillonne sous sa peau tant l'envie de prospérer est présente en lui. Zen n'a jamais lâché la vie malgré les difficultés, malgré qu'elle ne semble pas vouloir de lui... et ce n'est pas un problème de plus qui va le faire trébucher.

Alors il accepte et se plonge dans des combats sanguinolents, se laissant aller à l'euphorie des duels, à l'amusement d'entendre des os craquer par sa faute, des gémissements s'écouler en même temps qu'un sang noir hors des lèvres des victimes... Zen est gagné par l'ivresse d'un être prenant enfin sa revanche sur le monde. Sous l'étonnement de ses ravisseurs, l'hybride qui devait se faire défoncer littéralement la tronche pour l'amusement des spectateurs ne joue pas le rôle qu'il aurait dû. Bien au contraire. Il mûrit et grandit durant ces combats, gagne en puissance au fil des adversaires qu'il achève, mais, bientôt, tout cela ne suffit plus. L'esprit rendu fou par la violence qu'il a vue puis lui-même perpétuée, Zen ne peut s'arrêter. Ses mains tremblent sous l'envie de blesser, de se venger de sa vie horrible, de vivre pour lui, simplement.

Son envie de faire mal n'est que d'avantage exaltée lorsqu'il se retrouve en face d'un adversaire surnommé le loup sanguinaire. Son regard rougeoyant possède d'ailleurs le même éclat de folie qui brille dans celui de Zen et c'est l'idée d'être en face d'un adversaire à sa hauteur qui le gagne, qui l'emplit de courage. Amusant n'est-ce pas ? Une rixe opposant un loup à un poisson...

Le duel est dès le début d'une violence à couper le souffle. Les coups pleuvent, le sang gicle en traînée sur le sol et sur les peaux qu'il marque profondément, forme des corolles sanglantes sur l'asphalte. Celui que tous rejetaient depuis la naissance se voit maintenant acclamé en vue de remporter des paris et de gains d'argent placé sur sa tête. Le rebut, désormais combattant, ne peut donc rien faire d'autre que de se déchaîner, de se libérer de la frustration et de la rage qui le rongeaient depuis petit déjà. Il frappe, il mord, il arrache les cheveux lui tombant sous les mains... et s'arrête, bloqué.

Les prunelles de son adversaire ont perdu leur fascinante folie. Pantelant et dégoulinant de sang, Zen se statufie, dans l'attente d'une justification. Il ne peut frapper puisque, depuis le début, il est dans l'euphorie de survivre et de rendre blessure pour blessure. Désormais hors des coups et du risque de périr, toute son excitation se flétrit et, en poupée désarticulée à qui on aurait coupé les fils, il tombe sur le macadam. Ses genoux s'écrasent avec violence sur le bitume, son visage embrasse la poussière du sol. Un gémissement solitaire s'enfuit de ses lèvres ; la douleur apparaît sous sa peau, pulse au rythme effréné de son cœur, dans l'expectative d'une suite, dans l'attente d'être achevé comme une proie entre les dents de son prédateur... mais rien ne se passe. Le temps semble même s'être disloqué puisque, sonné par ses plaies, Zen ne maîtrise plus le flux de ses pensées, n'entend plus que des sons lointains. Le roi éphémère des combats de rues est déchu de son trône, mais aucune amertume ne s'ensuit. La seule chose qu'il gagne en retour de sa survie est le vide. La solitude de son existence qui, après des années de latence, retombe en de lourdes chapes sur ses épaules. Finalement, peu importe le temps qui passe, Zen est inlassablement remis face à sa plus vieille compagne ; la solitude.

Une main chaude et large se pose sur son épaule mise à nu. Il redresse difficilement la tête, l’œil hagard.

« Tu m'as l'air doué en combat. Que dirais-tu de partir avec moi ? »

L'homme en face de Zen n'est pas japonais. Il le parle, mais ses traits ne ressemblent en rien à ceux typés des asiatiques. Alors, perdu et las, l'hybride hoche brièvement de la tête avant de plonger avec soulagement dans les limbes du sommeil.

° ° °

Pour la première fois de sa vie dans un avion, Zen ne s'y sent pas en sécurité. Assis sur son siège, il se cramponne férocement aux accoudoirs alors que l'appareil n'a même pas bougé d'un iota, absolument pas rassuré.

« T'es sûr qu'on risque rien ? J'le sens pas ton truc là...
- Faudra bien t'y faire, on a plus de dix heures à faire pour rejoindre Londres.
- Mais quelle idée d'vivre aussi loin ! Et j'parle pas un mot d'anglais !
- Tu apprendras. »

Les hôtesses de l'air vérifient que tous les passagers soient bien installés et que les tiroirs à bagages soient bien fermés avant d'annoncer le décollage immédiat. À l'avant de l'appareil, bien que Lochlain, - l'homme assis à côté de lui -, lui ait assuré qu'il s'agissait du meilleur endroit pour voyager, Zen ne peut s'empêcher de jeter des coups d’œil fréquents à travers les hublots. Il s'arrête en entendant les réacteurs vrombir, l'habitacle de fer vibrer et, lorsque l'avion prend de la vitesse, il s'enfonce dans son siège avec l'envie idiote de s'y fondre. Le véhicule finit par quitter le sol et l'hybride se cramponne à son nouveau maître, le secouant comme un vulgaire prunier.

« Merde, ça vole ! ça vole ! On va tous mourir... ! »

Certainement le souvenir le plus gênant de l'hybride....

° ° °

Arrivé au sol en un seul morceau, Zen se voit tatoué par son maître afin d'officialiser son " appartenance " et, bien que cela ne lui plaise pas, il ne ronchonne pas longtemps. Il ne tarde pas à apprendre l'anglais avec lui puis, une fois une connaissance suffisamment élevée acquise, Zen est plongé dans les affaires frauduleuses de son maître. Lochlain est un dealer de drogue parti au Japon pour affaires. Il s'agit d'un homme possédant une situation de vie plutôt élevée qu'il ne cesse d'améliorer par la vente de drogues diverses à laquelle l'hybride s'adonne bientôt.

« C'est important que tu comprennes qu'il ne s'agit pas d'un travail comme un autre. Fais-toi attraper et tu risques le dressage. Dans ce cas-ci, tu n'as pas intérêt à parler de moi aux dresseurs... ou tu risques énormément. Compris ? »

Lochlain est un homme gentil et attentionné à son égard, mais lorsqu'il s'agit de business, il se transforme en véritable requin. C'est ce côté de sa personnalité qui l'a fait se faire respecter auprès de Zen. Sa franchise et le fait qu'il ne le prenne pas pour un esclave, également. Zen termine de grandir et de forger son caractère en Angleterre et y vit une vie plutôt agréable. Lochlain lui fait découvrir ce qu'il ne pouvait pas connaître dû à son statut de pauvre ; la drogue, la télévision, le confort d'un lit vraiment confortable, le luxe d'avoir à manger et de se laver n'importe quand... C'est la belle vie.

Mais son maître finit par mourir de ce qui ressemble à une overdose de cocaïne, alors que Zen est de sortie. Lorsqu'il revient à l'appartement, ses sachets de poudre échangés contre une belle collection de billets, c'est pour retrouver le cadavre inanimé de celui qui lui a donné une véritable vie. La douleur qu'il ressent est ignoble, de celle qui retourne les entrailles et arrache le cœur, mais il ne se laisse pas tout de suite aller ; il n'en a pas le droit. C'est le cœur gros, prêt à exploser sous la tristesse, qu'il part l'enterrer auprès de l'arbre aux lucioles, ne pouvant déclarer le macchabée sous peine d'être poursuivi par la justice. Lochlain mérite mieux que d'être jeté dans une rivière ou enterré dans une simple forêt, c'est pourquoi il s'efforce de le traîner jusqu'à ce magnifique arbre, en signe de reconnaissance pour l'avoir emmené loin du Japon.

C'est ainsi que Zen, hybride retourné à l'état sauvage, profite du luxe d'un appartement sans le maître allant avec. Cette situation ne va clairement pas durer très longtemps, mais il possède un bon mois devant lui avant de rejoindre l'insalubrité des rues londoniennes. Et peut-être que les sauvages de cette ville ne le rejetteront pas comme un mal propre dû à son apparence hors-norme qu'il a, au fil des ans, appris à accepter et à aimer. Le Zen déchet est mort depuis bien longtemps déjà. C'est désormais un nouveau Zen qui foule les rues de la ville, et ça promet de ne pas être de tout repos.




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