Une renarde malicieuse ~ IBUKI

Je m'appelle Ibuki, et je suis née un 30 décembre, un jour où la neige tombait à flot et où les humains s'afféraient à faire leur courses pour le dîner de la nouvelle année qui s'annonçait.
Je suis née à même la maison où "travaillait" maman, dans la salle de séjour. Madame Winton, une sexagénaire, aida à merveille ma mère pour me mettre au monde, et pour cause, son métier était infirmière. Cette petite dame, veuve et douce était une admirable humaine anglaise, raffinée et toujours soignée. Il se trouve que pour fêter sa récente retraite, elle s'offrit un hybride pour l'aider dans ses tâches quotidienne. Cette hybride n'était autre que ma mère. Madame Winton était bonne avec elle, la traitait bien et n'usa jamais de la violence, tout ce qu'elle demandait à ma mère en échange était de la soulager dans certaines tâches devenues compliquées pour elle, comme cuisiner, nettoyer les vitres ou encore de transporter ses courses. Son dos lui faisait mal assez souvent...

Le plus étonnant avec Miss Winton, c'est qu'elle "adopta" ma mère sachant pertinemment qu'elle était enceinte de 2 mois. Le père ? Il fut transmit à une famille avant que Miss Winton découvrit maman. Aussi donc, je née dans cette maison paisible, certes sans père, mais à vrai dire je ne manqua de rien. J'avais ma mère, et Miss Winton qui m'apprit beaucoup, l'art culinaire, la couture, comment rendre une maison étincelante et même un peu de jardinage. J'ai grandis chez madame Winton, heureuse, et habituée très tôt à ma condition d'esclave. Miss Winton me cacha aux yeux de la loi pour que je ne sois pas séparée de ma mère et amenée en élevage, elle me donna même des cours particuliers, pour apprendre à lire et écrire, et puis pour savoir compter. Elle me lisait souvent des histoires, des contes ou sa propre vie. Je l'aimais beaucoup.

Ma mère elle, avait été exportée du Japon, son pays natal, elle m'apprit la langue (en vérité elle ne me parlait que en japonais) et sa culture. Elle était si belle, ma mère, si pure et si souriante, elle souriait toujours, c'était son mode de vie. Du coup, j'ai un peu prit de son caractère. Elle me disait toujours qu'il fallait voir le bon côté des choses.
Mais le jour où Miss Winton s'éteignit d'une attaque cardiaque, ma mère ne souriait pas, et n'arrivait pas à voir le bon côté des choses. Et pour cause, nous étions seules toutes les deux, face à un système où nous n'avions aucun droit. La mort de Miss Winton fut terriblement douloureuse, comme si j'avais perdu ma grand-mère, et ma maman fut tout aussi émue que moi. Après ses obsèques, on vînt nous chercher...

Je fus séparée de maman à l'âge de 18 ans, trois semaines après la mort de notre bienfaitrice. Je ne sais pas où on l'emporta, je ne sais pas non plus ce qu'elle est devenue, mais je garde en mémoire ce qu'elle et Miss Winton m'ont apprit, sourire à la vie et toujours voir le bon côté des choses. J'attendrai que la chance me sourit à nouveau, dans ma cage.