Arvan | Say heeey ! ♫

Arvan est né dans un elevage d'Angleterre. Il ne connut ses parents, ni sa famille, ni ses proches, ni une quelconque affection sanguine autour de lui. Très tôt, il préférait la compagnie de la solitude plutôt que celles des autres. L'elevage dans lequel il était né était pourtant un élevage dit "respectueux" envers les hybrides. Il les sortaient, les laisser jouer ensemble, grandir dans le calme, loin de la ville. Mais cela ne suffisait pas pour Arvan. Il rêvait de mieux que dormir en regardant les barreaux, jouer en regardant les barreaux, manger en regardant les barreaux. Cette cage, cette prison, il n'aimait pas cela. Il ne comprenait pas en quoi il serait différent de ceux qui venaient les nourrir, différent des maîtres qui les adopteraient.

Puis il finit par s'y faire. Lassé de cette rébellion interne, il acceptait les choses comme elles venaient. Il libérait sa colère sur les autres, riait au éclats de leur blague et finissait même par apprécier sa vie en cage. Ce n'était qu'une illusion de plus, mais il était condamné à cette vie.

Il voyait ses camarades partir un à un et lui restait là, intacte, indemne. Il se lassait de ne pas être adopté, on lui répétait sans cesse que c'était dû à son comportement. Pourquoi changer qui il était pour ces gens ? Pourquoi se plier à une conformité qu'on ne souhaitait pas devenir ? Il voulait qu'on le prenne pour ce qu'il était. Lui. Avec ses défauts et son peu de qualités. Avec ses crises, sa colère, sa haine et sa passion. Il voulait qu'on le berce d'histoires vaines. Qu'on lui raconte ce qu'il voulait entendre. Qu'on lui mente en vérité.

Puis un jour, on l'adopta. Une jeune femme, adorable et douce, séduite par le caractère atypique du jeune hybride. Il avait alors dix-sept ans. Elle s'est chargée en grande partie de son éducation, ne souhaitant pas le considérer comme son esclave. A trop vouloir en faire, la tendance se retourna contre elle. Arvan prit de l'assurance, de la confiance en lui. Il réduit sa maîtresse plus bas que terre, se nourrissant de sa peine, de sa douleur. Il devient un monstre sans émotions, puisant son humanité dans celle de la demoiselle. La jeune femme fut détruite intérieurement et dû se séparer d'Arvan pour qui elle avait développée une affection maladive. Vous savez, l'affection qu'on a pour les gens qui nous emprisonne, nous font du mal mais dont on ne peut pas se détacher ? C'était la même chose.

Arvan était de retour à l'animalerie, persuadé que la vie à deux n'était pas son "truc". Il préférait de toute façon vivre seul, derrière des barreaux, que de côtoyer ces gens. Pourtant, il ne cherchait pas à fuir sa situation.I l était ce qu'il était et il avait prévenu : il ne changerait pour personne.