Talya... L'enfer sur terre pour ses frères (terminée)

Talya est née il y a de cela une trentaine d'année, peut-être plus, peut-être moins, nul ne s'en souvient aujourd'hui. Fille unique d'un père militaire de carrière, elle fut très tôt entraînée à lui succéder, et à être la digne héritière de cette famille russe qui, depuis quelques générations déjà, s'illustrait par de hauts faits d'arme.

La jeune fille n'avait pas encore quinze ans lorsqu'elle fut enrôlée, de son plein grès, dans l'armée russe. Très tôt, elle fit montre d'un don peu commun pour la survie, mais aussi d'une résistance presque surnaturelle. Qu'importe la gravité de ses blessures, elle revenait toujours, en piteux état il est vrai, mais vivante. Le temps passa, comme ses prédécesseurs, Talya gravit les échelons de la hiérarchie, engagée dans les guerres les plus difficiles, elle en revenait toujours, mais non contente de revenir en vie, elle était l'une des rares à revenir avec son unité au complet. L'une des rares à prendre en compte la vie de ses compagnons.

A l'âge approximatif de vingt-deux ans, elle fut gradée pour la dernière fois, devenant capitaine. Et pourtant, elle ne finissait pas de surprendre. Lorsqu'il fut mandé une équipe pour se rendre en Irak afin de venir en aide aux ennemis d'hier, Talya et son unité furent les premiers à se porter volontaire. Pendant plus de cinq ans, ils combattirent vaillamment l'ennemi désigné, avec les moyens limités qui leur avaient été offert mais surtout, sans la moindre pitié. C'est sans nul doute cette absence de sentiments sur le champs de bataille qui a préservé la jeune femme et ses hommes de la mort.

Par la force des choses, Talya avait fini par devenir très douée en guérilla, sniper d'élite au dragunov et d'une immense imagination lorsqu'il s'agissait de piéger une zone, de façon létale ou non d'ailleurs. Lorsqu'enfin ils furent rappelés au pays, leur choix fut des plus simple, leur capitaine ayant quitté l'armée russe, ses soldats en firent de même, et pourtant, ils ne partirent pas dans le civil comme ils l'auraient pourtant mérité.

Lassée de cette vie, elle était partie ensuite faire le tour du monde. C'est en Angleterre qu'elle fini par se fixer avec les hommes qui l'avaient suivit, ses gardiens, ses amis. Elle vivait avec des revenus plutot moyens, alors que son retour d'Irak et les placements qu'elle avait fait lui auraient permis de mener la grande vie, mais ce n'était pas elle, tout simplement, quand bien même cet argent était à portée de main. Elle voyagea longuement, à pieds, si bien qu'elle finit un jour par croiser son premier hybride sauvage, un homme-loup qui avait du salement morfler au vu de ses blessures. Du mieux qu'elle le put, autant dire, de la seule façon qu'elle avait jamais fait les choses, elle le cautérisa puis, suivant ses indications, l'emmena vers le lieu qu'il souhaitait retrouver, le camps des hybrides sauvages. Bien sur, l'arrivée de l'humaine et de ses soldats sema dans un premier temps la panique, mais le temps passant, les hybrides du camps finirent par comprendre qu'ils ne risquaient rien en présence de la jeune femme, pas plus qu'ils ne risquaient de ses hommes tout dévoués. Elle resta là jusqu'à complète guérison de l'homme-loup... C'est du moins ce qu'elle aurait souhaité... Mais il ne guérit jamais et plusieurs mois après son arrivée et malgré les soins, il fini par s'éteindre. Après lui avoir offert une sépulture correcte, au grand étonnement des hybrides du campement, et après leur avoir fait serment de ne jamais parler de l'emplacement de leur camp, elle était partie.

Depuis, elle s'est installée à Londres, ou elle vit à présent dans un lieu un peu reculé, protégée par ses hommes, régulièrement, par des voies détournée, elle faisait parvenir vivres, vêtements et matériel médical, car plus que tout, elle souhaitait que ce qu'avait vécu cet homme-loup ne se reproduise jamais. Et pour cela, elle est prête à tout, quand bien même devrait-elle mettre Londres à feu et à sang pour parvenir à ses fins.