Shuei || A tire d'aile, je vole vers toi [Terminé]

Shuei est de petite taille. Il mesure à peu près un mètre 65. Son poids, il se refusera de vous le dire. En réalité, il n'en sait rien, et n'en a cure. Il se sent bien dans sa peau. Il  voit bien qu'il n'a pas besoin de grossir ou de maigrir. Il est donc de corpulence normale pour quelqu'un de sa taille, mais reste assez léger pour être agile.
Le jeune homme n'a pas vraiment de musculature apparente. Aucune tablette de chocolat ne vous sera donc offerte. Il est d'apparence chétive mais il ne l'est pas complètement. Notez aussi qu'il n'est pas blanc comme neige, pour sa couleur de peau, il semble un peu bronzé de nature.

Son visage allongé est encadré par des mèches de cheveux noirs. Ceux-ci ont une caractéristique un brin particulière : des reflets légèrement bleus dû à des plumes parsemés dans sa chevelure. Cela reste discret mais néanmoins visible, surtout par jour d'ensoleillement.
Ses yeux ont une forme en amande mais ses pupilles sont noires. Ses sourcils ont la même couleur mais sont fins et longs, allant jusqu'au bout de l'arcade sourcilière. Quant à son nez, il est droit et petit, sans bosse, jamais cassé. En revanche, ses lèvres, bien que fines, peuvent se trouver parfois abîmées. Un méchant tic lui fait s'arracher la peau lorsqu'il est nerveux. Cela est rare mais cela lui arrive. Dans ces cas là, l'acte est machinal. Il ne s'en rend compte que lorsqu'il a mal ou qu'il saigne. Alors, il se décide d'arrêter mais voudra retirer la peau nouvelle qui essayera de se former.

Pour sa tenue vestimentaire, le jeune éphèbe a une préférence pour les couleurs, les tenues qui mettent en valeur, ce qui est à la mode aussi parfois. Il n'est pas trop difficile mais ne voudra pas ressembler à un sac sous prétexte qu'il n'est qu'un hybride.
Il n'a aucun tatouage, ni piercing, il a horreur de cela. Il peut trouver ça joli sur les autres mais pas sur lui. Peut-être que c'est simplement l'aiguille qui lui fait peur.        

Comment vous décrire la personnalité de ce jeune homme...
Shuei n'aime pas rester en place. Il préfère bouger. Que cela soit physiquement ou mentalement. Rester assis et être inactif... Très peu pour lui. Dans ces cas là, il s'ennuie comme un rat mort, il baille, il se plaint, il devient chiant. Comme un enfant, il faut parfois l'occuper si vous désirez avoir la paix. S'il vous tombe dessus alors qu'il s'ennuie, préparez-vous à ce qu'il ne vous lâche pas si facilement.
Mais ce n'est qu'un des aspects du jeune homme.
Il aime aller vers les autres, leur parler de rien, créer des liens. Il est du genre tactile et tout à tout. Il adore les câlins. Alors ne vous étonnez pas si, alors que vous ne le connaissez pas ou à peine, il vous prend dans ses bras pour un câlin surprise. Il trouve que cela détend l'atmosphère, que c'est pour aller mieux quand on ne va pas bien, que cela offre un peu de bonheur à chacun. Ne dit-on pas que les câlins favorisent la production d'ocytocine, l'hormone du bonheur ? ~
Il est également une personne très étourdi mais surtout indécis et hésitant lorsqu'il faut prendre de grande décision. S'il y a moyen que quelqu'un d'autre décide pour lui, il ira dans ce sens. Il ne sait pas encore ce que signifie « prendre sa vie en mains » ou « faire ses propres choix ». Il est capable de vous dire : « allons au magasin ! Ou au ciné ! » Mais prendre une décision plus sérieuse qui pourrait changer voire bouleverser son futur, il n'oserait pas.  

Shuei est donc quelqu'un d'extraverti, bavard, câlin, tactile. Il est encore immature sur certains sujets. Il n'est sûr de comprendre réellement le monde dans lequel il vit. Mais a-t-il seulement envie de comprendre ? Il préfère se l'imaginer comme un monde de bisounours. Cela est plus simple, même si c'est terriblement éloigné de la réalité. Mais malgré cela, il possède un bon instinct et s'en sert avec un naturel parfois déconcertant. Aussi, jamais il ne sera faux avec vous. Notez également qu'il possède une certaine culture même s'il ne le montre jamais.

A toi, celle qui me lit,

Je voulais t'écrire depuis un moment, je voulais te rencontrer depuis ce jour où j'ai appris par hasard ton existence. Malheureusement, je n'étais qu'un gamin. Comment aurais-je pu me débrouiller pour te retrouver, toi dont je ne connaissais alors que le prénom, prononcé une seule fois de la bouche de notre père.
Ce jour-là, je devais avoir à peu près six ans. Je n'arrivais pas à dormir et j'étais descendu, mais pas loin. Je restais dans la cage d'escalier alors que j'entendais nos parents parler, élever la voix. Ils ne semblaient pas d'accord. Ils s'interrogeaient. Ils ne savaient pas trop quoi faire. Apparemment, cela me concernait. Ils ne souhaitaient pas faire la même chose que ce qu'ils ont fait pour toi.

Non, ce qu'ils firent fut peut-être pire. Ils avaient parlé de ce qu'ils pourraient faire de moi, car vu mon âge, je devais aller à l'école ou avoir un prof particulier ou quelque chose comme ça. Ils semblaient vouloir me donner une bonne éducation. Mais pour cela, il y avait un problème. Comme toi, je suis née de l'union d'une humaine et d'un hybride. Mélange interdit et pourtant répété. J'avais vécu comme un enfant presque normal. Mais là, les petites ailes dans mon dos commençaient à gêner. Pour que je sois comme un enfant presque normal, ils décidèrent de me faire subir une opération. Les retirer fut horrible. Je les avais toujours eues, elles étaient une partie de moi. Et là, du jour au lendemain, je ne les avais plus. Nos parents avaient un peu magouillé, avaient quelques connaissances bien placées pour les aider.
Je ne pourrais plus te raconter ce que j'ai ressenti. Cela fait maintenant longtemps. Je ne m'en souviens plus et je me suis habitué à leur absence.

Je vivais presque comme un petit humain normal, si on fait fit des plumes quelque peu visibles dans mes cheveux. Mais un jour, cette vie tranquille prit fin. Je ne m'étais rendu compte de rien. Le jour, un professeur venait me faire part de son savoir, le soir, je jouais comme un enfant que j'étais encore. Mais un matin, nos parents m'emmenèrent avec eux. Ils m'habillèrent chaudement et on monta en voiture. Le voyage était calme, il n'y avait presque aucune parole échangée. Quand j'avais demandé où nous allions, les réponses étaient hésitantes, les regards fuyants. Comment aurais-je pu comprendre ?
Après plusieurs heures de route, on descendit de voiture et commença une balade en forêt. J'étais émerveillé. Je n'avais jamais pu vraiment sortir auparavant, tu t'en doutes, à cause de mes origines interdites. Alors que j'avançais, nos parents restaient un peu retrait, parlaient à voix basse. Peut-être se demandaient-ils si cela était une bonne idée ou non ? Je ne le saurais jamais.
Puis lorsque je me retournais, je vis que j'étais seul. Il m'avait pourtant semblé qu'ils étaient juste derrière moi. Je tournais alors sur moi même, mais je ne les vis nulle pas. Je les appelais, mais il n'y eut aucune réponse. J'essayais de retourner sur mes pas mais était-ce la bonne direction ? Je me retournais encore et allais sur un autre chemin. Rapidement, la panique m'avait gagnée, moi le petit garçon d'à peine 10 ans. Perdu, je ne savais pas quoi faire. Courir dans les bois m'avait simplement fait me perdre davantage. Alors que la nuit tombait, je me recroquevillais contre un arbre. Je n'arrivais pas à dormir, j'avais trop peur, les bruits de la forêt quand on ne les connait pas, peuvent être inquiétant. Pourtant, j'avais du réussir à m'endormir à un moment. Car lorsque j'ouvris les yeux, le jour était déjà levé depuis un moment. Je m'étais alors décidé de reprendre la marche.

J'ignore combien de temps passa. Mais à un moment donné, j'ai cru être sauvé. J'avais aperçu quelqu'un un peu plus loin. L'espoir m'habita alors et je couru vers cette silhouette. Malheureusement pour moi, il s'agissait d'un chasseur. Il lui avait fallu un instant pour constaté que j'étais un hybride. Mais les plumes ne mentaient pas. Il m'emmena avec lui sans que j'oppose de résistance. Mais il ne me reconduit pas vers mes parents comme je l'avais espéré. Quel enfant naïf je faisais...

Je fus alors conduit dans un centre de dressage. Un de ces fameux centres où l'on nous dresse. J'avais beau dire que j'avais une famille, que je n'avais pas à être ici, que je voulais rentrer chez moi, rien n'avait d'effet. Après presque un ou deux mois, j'avais cessé. J'avais « accepté ».

Ils m'avaient abandonnés.

Comme toi.

Sauf qu'ils m'ont fait vivre un simulacre de famille avant de lâchement me jeter comme on jette une chaussette trouée.

Je m'étais senti trahi. Mais je ne voulais pas me laisser m'abattre. Dans ce centre où j'avais été conduit, je voyais d'autres hybrides qui semblaient bien plus malheureux que moi. Alors, j'ignore pour quoi, mais je voulais les voir sourire. Je me forçais à sourire et je leur offrais des câlins pour les réconforter. Ce n'est pas grand chose, mais c'était toujours ça. Personnellement, j'espérais que ce sourire que j'avais finirait par devenir vrai et sincère. Je pense qu'à la longue il l'est devenu. J'ai préféré me soucier du moment présent et des petits instants de bonheur quotidien que l'on vivait plutôt que de m'attrister sur le passé, sur ma condition actuelle ou future. Je me voilais peut-être la face. Je mettais peut-être la réalité de côté. Et c'est ce qui a fait de moi l'être rêveur que je suis actuellement. Mais ce n'est qu'un détail, n'est-ce pas ? Enfin, un détail qui a son importance. Car lorsqu'il y eut un mouvement d'insurrection il y a plusieurs moi, je n'y avais pas fait attention. A quoi bon me soucier de quelque chose qui ne m'avait pas atteint ?

Néanmoins, j'avais un rêve. Celui de te voir, de te rencontrer, de te dire qui je suis et que d'une certaine façon, nous sommes pareils. Et crois moi, ce rêve, je vais le réaliser une fois que je serais plus ou moins libre de mes mouvements.

A toi, ma soeur, Chen, je te le dis : même si nous avons été séparé depuis toujours, je suis certain que nos destins vont se lier.