Auriez-vous le coup de foudre? -Thora [ Terminé ]

La pluie était forte, vous courez vite vous mettre à l'abri. Mais vous apercevez une silhouette, fine et élancée, regardant vers le ciel. A première vue, c'est une femme, vous n'en doutez pas. Vous vous demandez ce qu'elle fait là, toute seule, en tout cas, elle ne vous a pas encore remarqué.
Ses longs cheveux rouges, attachés par un ruban noir, dégoulinent dans son dos, elle devait être là depuis un moment. Même sa longue robe, en accord avec ses cheveux, laisse apparaître ses courbes. Sa poitrine n'est pas des plus grosses, mais convient à sa taille fine. Les gouttes d'eau glissent le long de sa peau blanche au niveau de ses bras.
Elle se retire à sa contemplation du ciel, puis se tourne vers vous. Son regard de rubis vous fixe, sans que vous arriviez à savoir si elle est hostile ou non, à vrai dire, son visage ne laisse pas paraître une quelconque émotion. Vous remarquez un visage aux traits fins, encadrés par quelques mèches rouges. Un visage ovale orné de deux rubis,
c'est ainsi qu'on pourrait la décrire, pour être plus poétique.
Peut-être lui avez-vous adressé un timide "bonjour", mais elle s'échappe d'un coup, sans vous adressez un autre regard, ni vous répondre. Vous restez sur place quelque secondes avant de retourner vous mettre à l'abri de la pluie.

On t'avait vu, ça t'avait surprise Thora. Tu pensais que peu de personnes viendraient s'aventurer ici, avec une météo pareille, hormis toi, qui adorait la pluie comme personne. Tu étais rassurée dans un sens, cette personne n'avait pas put voir que tu étais une hybride, comment avait-elle put? Tu n'as ni queue ni oreille, ni quelque écailles ou ailes qui te distinguent d'un humain ordinaire. Tu en joues beaucoup d'ailleurs, même si quelqu'un qui te parlerait, finirait par comprendre.  Enfin pas sûr, tu as appris à cacher tes émotions sous un masque, un demi-sourire, innocent, alors que tu peux bouillir de rage à l'intérieur.  
Tu es comme ça Thora, on a du mal à te discerner, pourtant tu as des idées bien arrêtées sur les gens. Tu te méfies des humains, un peu comme la plupart des hybrides d'ailleurs,
mais leur faire confiance est  hors de tes pensées. Enfin, c'est plutôt que tu les détestes, même si ça ne t'es jamais venue à l'idée d'en tuer un, l'envie peux être forte. Tu vas plutôt s'amuser à jouer avec leur nerfs et surtout, loin de là l'idée de leur obéir. Après, un hasard peut-être la fera changer d'avis sur vous.
Les hybrides dans tout ça ? Disons que tu n'admires pas vraiment ceux qui sont sauvages, ils te ressemblent dans un sens, même si toi tu voles ce que tu peux. Tu es un maître dans l'art de voler, tu sais crocheter beaucoup de types de serrures, tu as eue le temps de t'entraîner, ça facilite tes activités de voleuse.
Les autres hybrides, ou plutôt les hybrides dociles spécialement? Tu ne les hais pas, mais tu ne les aimes pas beaucoup non plus. Pour toi, ils n'ont aucune estime d'eux-même pour accepter cette condition. Enfin... tu les comprends dans un sens, quand tu n'arrives pas à survivre dans la nature et que tu n'es pas assez fort pour te rebeller, que te reste-t-il? Au moins, avec un maître, ils ont un toit et de la nourriture. Même si, toi, tu fuis cette vie comme la peste.

Le Soleil caressait tes paupières closes. Quand tu ouvris les yeux, tu mis bien plusieurs secondes à te souvenir d'où tu étais. Puis la mémoire te revint. Tu étais revenue au point de départ. Tu l'avais pourtant bien préparée cette fuite, pour au final retourner dans une cage, c'était désolant.
Tu referma les yeux dans un soupir.

Au point de départ? Pas vraiment, ta vie à commencer loin du regard des humains. Tu étais une hybride sauvage, tu faisais partie de ceux qui avait la chance de vivre comme ils le voulaient. Tu avait des parents, des amis, tout ce qu'il te fallait dans la forêt puis un jour,
la fin d'une vie paisible arriva, tu fus jetée dans la dure réalité de ce monde. Au début tu n'en savais rien, tu regardais juste la paysage en attendant que tes parents reviennent. C'était courant, ta mère avait eut la même chance que toi, la même hybridation, celle qui lui permettait de pouvoir être vue comme une humaine et ton père pouvait facilement cacher ses oreilles d'ours. Mais cette fois là, ils furent plus longs pour revenir, vraiment plus longs. Tu décida d'aller voir par toi même, du haut de tes huit ans. Tu savais où ils allaient vue ce qu'il ramenaient, en ville.
Tu n'avais vue qu'une seule fois cette fourmilière grouillante d'humains et de machines fumantes, tes parents t'avaient formellement interdits de t'y aventurer seule, même de t'y aventurer tout cours. Ici c’était le lieu ou les libertés s'éteignent. Tu n'avais pas vraiment compris la mise en garde, mais le simple fait que ça en soit une te faisais peur. Tu pris ton courage à deux mains, et pénétras dans la fourmilière. Tu étais hésitante, certains regards braqués sur toi, après tout tu étais une enfant de 8 ans toute seule en pleine rue. Mais toi,
tu cherchais juste tes parents. On finit par te parler, te poser des questions.

« Qu'est ce que tu fais là ici, toute seule, tu es perdue? »
« Non, c'est papa et maman que j'ai perdue. »

Et tu continuais ton chemin, pourquoi on faisais attention à toi d'un coup ? C'est là que tu vis une grande, enfin une adulte. Elle avait de grande oreilles et une fine queue qui se balançait au rythme de sa marche, une hybride chat. Tu repris un peu confiance et t'approchas d'elle.
Tu trouvais que les sacs qu'elle portait avaient l'air lourd pour son gabarit. Tu t'approchas d'elle et tu lui décrivis tes parents. L'hybride s'était arrêtée, son expression était bizarre, un mélange de peur et d'incompréhension. Tu ne compris pas vraiment mais elle, elle avait compris ce que tu étais. Elle te disais de partir, de retourner là d'ou tu venais. Trop tard, un homme étais venu, commençait à devenir agressif envers la chatte, tu regardais tour à tour l'hybride et l'humain. Pourquoi elle se laissait faire? Tu te mis en travers, pour défendre celle que tu considérais comme ta nouvelle amie. Grave erreur, ce fut vite toi-même que tu devais défendre et tu ne réussis à t'enfuir qu'en trahissant tes origines hybrides. Ce fut ta première rencontre avec un être humain, et tu fus terriblement déçue et compris du même coup pourquoi cet endroit était celui où s'éteignait les libertés.

Ce que tu avais fait ce jour-là ne fut pas sans conséquences. L'homme avait ébruite sa mésaventure en te classant comme sauvage, et toi, tu étais toujours sans nouvelles de tes parents. Tu n'étais pas repartie au plus profond de la forêt pour la simple raison que tu t'étais perdue dans la fourmilière,et que tu commençais à paniquer, tous ces humains autour, tu les voyaient tous comme un potentiel danger et l'hybride chat n'était pas la seule que tu vis, beaucoup étaient présents, et pour la plupart, accompagnés d'un humain.
Ta visite fut très vite écourtée par un groupe d'hommes qui t'entourait. Comment tu pouvais te défendre face à eux, et pourquoi tant d'hommes pour ta petite personne? Tu les regardas un bon moment avant de chercher un échappatoire mais cette fois, il était absent au programme. Tu fus vite capturée pour commencer ta vie au service des humains. Première étape, le centre de dressage.
Là-bas, tu fus vite encore plus étonnée de la vie qu'on t’ordonnait d'avoir et tu refusais de faire les choses qu'on t'apprenait, décidant que c'était inutile et complètement idiot. D'un autre côté, tu cherchais à t'enfuir de cet endroit qui ressemblait à l'enfer. Tu n’étais pas la seule à penser ça, tu n'étais pas la seule à avoir connu les plaisir d'une vie sauvage mais on ne vous laissais pas vraiment le loisir de parler et donc de comploter.
Tu te montrais maladroite, une vraie catastrophe dans la cuisine du genre à glisser une herbe quelconque dans le plat juste parce ça sentais bon et toujours aussi réticente à respecter les ordres. Seulement, plus tu te montrais réticente et plus la pression était forte et ta vie  infernale. Tu ne compris cela qu'à l'age de 14 ans. C'est à ce moment que tu fis semblant d'abdiquer, en imitant les hybrides qui étaient parfaitement soumis. Ces deux ans étaient ceux où tu manquais de mettre le feu volontairement dans la tête des dresseurs à maintes reprises. Tu mis ton égo et ton self-control à rude épreuve et à l'age de seize ans, tu fus mise en vente.
Tes ressentis sur la cage et le magasins d'hybrides n'était pas non plus des meilleurs. Tu voyais les humains aller et venir devant tes yeux, les hybrides que se mettaient en quatre pour être vu, pour plaire, se démarquer dans le but d'être acheté. Toi tu étais dans un coin de ta cage, tes prunelles rouges suivaient avec méfiance les mouvements. Beaucoup s'intéressaient aux minions, chats, chiens et autres animaux habituels qui arboraient queue et oreilles. Tu resta en tout deux semaines au magasins d'hybrides.
Tu fus achetée par un homme, visiblement d'une trentaine d'années. Tu te demandais si tu devais faire la gentille hybride ou lui montrer de quel bois tu te chauffais dès le départ. Pendant tes interrogations, tu l'observais fixement. Comment était-il? Quelle vie il avait? Un pic de curiosité sûrement et tu te retrouvas dans une maison humaine plus vite que tu ne l'avais pensé. Tu regardais partout, comme une enfant qui arrivait pour la première fois à Disney, la même curiosité mais pas du tout le même entrain.

La suite de ta nouvelle vie te surpris sur un point. Cet homme dont tu refusais d'appeler maître n'était pas comme tous ceux que tu avais connue. Oui il te donnait des ordres  (auxquels tu n’obéissais que rarement ), mais contrairement aux dresseurs où ce vieux souvenir de cet homme qui t'avait coulé, il s’énervait pas vraiment. Cela ne t'enleva pas ton envie de t'enfuir, mais tu pouvais supporter ta condition encore quelques temps. Seulement quelques temps. Quatre mois en vérité.
Ton côté voleuse se révéla très vite, les billets laissés nonchalamment à la vue de tous ? Disparus ? L'homme n'était pas dupe, enfin un peu au début. Mais le temps de comprendre, tes plans étaient bien élaborés. Il commençait à te rappeler à l'ordre pour les vole,  et avec le ton d'une adolescente en pleine crise devant ses parents, tu lui rendis l'argent ou les objets divers de ta collection. Tu en avais encore une bonne collecte bien planquée. Tu avais déjà noté ses habitudes, ses allers et venues, toutes ses petites choses qui pouvais te servir pour ta fuite définitive et puis une nuit, tu attendis patiemment qu'il dorme. Lentement tu pris les clefs, ouvris la porte avant de la refermer une fois sortie. Là tu te mis en courir jusqu'à la Tamise. Là, tu pris un malin plaisir à y jeter les clefs subtilisées, puis tu regarda la Lune et tu souris. Tu connaissais déjà assez Londres pour avoir eue le temps de visiter la ville, tu savais ou te cacher. Tu te demandais si tu devais ou non retourner dans la forêt. Tu te ravisas très vite, c'était un tout autre objectif que tu avais.

Tu traînais dans la ville depuis un bon moment, le temps passait vite, ça faisait bien presque un an. Devenue oiseau de nuit, la Lune était ta nouvelle amie. Tu ne manquais pas vraiment de nourriture ou autre, c'était facile de voler, c'était facile les intrusions, c'était facile d'avoir ce que tu voulais, tout était sous ton nez. Tu eue une pensée pour tes parents, tu compris pourquoi ils venaient ici. Facilité était le maître mot.
Seulement, la confiance était ta pire ennemie, la confiance en toi surtout. Plus ça allait, plus tu prenais de risques. Et plus tu prenais de risques, plus tu trouvais ça facile et plus tu prenais confiance. Mais les hommes étaient loin d'être débiles, quelque chose que tu avais tendance à oublier. Tu t'es fais piéger, cette belle somme étais mise ici pour coincer un voleur qui sévissait à Londres et ils tombèrent sur toi.

La première chose qu'on chercha, c'est ton maître. Parmi les déclarations d'hybrides disparus récents, ils ne te trouvèrent pas. Seulement on se dit très vite que tu étais soit abandonné, soit en fuite depuis un bon moment, ces hommes ne cherchèrent pas vraiment longtemps. On t'enferma une deuxième fois, malgré tout ce que tu essayais de faire pour leur échapper. Mais tu étais revenus dans une cage, en vente.