Irina Thomas [Terminée]

Comment puis-je vous décrire un physique que je ne connais que pas le toucher ? Je vais essayer de faire au mieux... Je ne pense pas être très grande, mes pieds touchent terre quand je m’assoie, mais je ne touche pas le bout du lit avec mes pieds quand je suis allongée. Je suis plus petite que mon père car sa voix me parvient de légèrement plus haut. Par contre, je suis bien plus grande que ma mère. Je la sens poser sa tête sur mon épaule quand je l'étreint.

Quand je coiffe mes cheveux, je les sent plutôt léger et fin, ils ne sont pas très long mais j'arrive tout de même à les attacher. Ils me tombent en dessous des épaules. Pour leur couleur, je ne connais pas celle d'origine, mais pour que les regards ne s'attardent pas sur mes yeux que je sais un peu vide, je les fait teindre avec l'avis de ma soeur en rose. Le rose je ne sais même pas à quoi ça ressemble. Il parait que cela ne me va pas trop mal.

Du bout de mes doigts, je peux sentir que mon nez est légèrement pointu, que mes lèvres sont fines et que de manière général, mon visage n'a pas tellement les traits tirés. Par contre, je ne peux pas vu dire si je suis pâlotte ou rougie par le soleil. Mais j'imagine que comme tout le monde, mon teint varie avec mes émotions et le temps.  Il parait que mes yeux sont vert pale, je ne saurais vous dire si c'est joli, mais maintenant j'ai décidé de ne plus les dissimuler.

Au niveau de mes formes... Pour ne pas réellement connaitre les normes standards je ne pense pas être dans les silhouettes les plus atypiques ou alors on ne me l'a jamais fait remarquer. Ce n'est pas plus mal, je suis déjà assez remarqué avec ma démarche un peu étrange, mes mouvements plus lent et parfois, mes petites gaucheries en public. Pour ma tenue, je ne choisi pas vraiment, ma soeur ou ma mère m'aide pas mal pour tout ça et elles font toujours en sorte que mes vêtements de dépareille pas trop les un des autres. Quand je m'habille, ce n'est pas vraiment en couleur que je peux choisir mais plus en matière. J'aime les tenues légères qui n'entravent pas mes mouvements, et j'aime beaucoup la sensation d'une écharpe en laine très épaisse en hivers.

Que peut-on dire de moi, et bien, je suis plutôt autoritaire, pas forcément dans mon travail où j'ai plutôt tendance à être calme et douce. Je n'aime pas brusquer les gens, les presser ou même les mettre mal à l'aise. De part mon handicap je sais que je mets certaines personnes mal à l'aise donc autant que faire ce peut, je préfère être amical et souriante.

J'aime quand les choses sont clair et ordonné, je n'aime pas me perdre dans mon propre appartement parce que mon colocataire a décidé de changer les choses de place sans me dire. Sans quoi je râle, je peux même râler beaucoup quand il le faut. D’après mes professeurs je râlais un peu trop même. Pour ma défense, je crois que ma soeur râle bien plus ! Je crois, je dois l'avouer, que je suis un peu susceptible, je supporte bien la critique mais bon, il parait qu'il faut prendre des pincettes... de mauvaise foi ? Pas du tout ! Si... un peu.

Je me trouve un peu trop sensible, je n'aime pas ressentir de la peine ou de l'injustice autour de moi. Je ne trouve pas normal par exemple qu'on autorise la vente d'être capable de penser. Je ne suis pas extrême, mais pour moi qui ne voit rien, je ne sens aucune différence quand je m'adresse à un Humain ou un Hybride. Alors c'est pour cela que je ne comprend pas qu'on puisse en faire d'un autre façon. Je sais que nous ne sommes pas nombreux à penser ainsi, car il est facile d'entendre dans la rue, dans les magasins où même parfois au sein de mon travail, des gens se plaindre de la lenteur, de l'incapacité de leur hybride. Bref, je ne vais pas m’étaler de trop, je risque de m'emporter. Alors je ne fais pas grand chose pour leur cause, j'ai pas l'impression d'être en mesure de le faire, mais je suis totalement contre ce que le gouvernement prévois ou a prévu pour eux.

En parlant de prévision, j'aime écouter la radio, surtout l'horoscope. Je ne dirais pas que j'y crois dur comme fer, mais je ne pense pas que l'astrologie soit totalement fausse. Je n'ai jamais tirer les cartes où été voir une voyante, mais je leur ferais facilement confiance, peut-être un peu trop. Je ne pense pas que je suis naïve à croire tout le monde et personne. Plutôt... superstitieuse et je crois suffisamment au surnaturel pour craindre un peu ce qui pourrait s'en rapprocher.  

Ma relation aux autres est un peu particulière, je n'aime pas la foule, pas du tout, cela m'angoisse et parfois je me sens complètement à bout de souffle. Je ne vois pas les gens mais je les sens dans mon dos, je les sens m'éviter. Je les entend, un brouhaha bien trop intense. Je ne comprends rien et cela me donne le tournis. Du coup, j'évite autant que possible. Je crois que je préfère marcher deux fois plus longtemps que de traverser un marché bondé.

Je suis née dans la campagne pas très loin de Londres, j'y ai passé mes six premières années seule avec mes parents. Ma mère à sacrifier son emploi pour s'occuper de moi et mon père travaillait dans une compagnie d’électricité. Ce n'était pas simple et ça ne doit toujours pas l'être d'élever un enfant avec un handicap. Le mien n'était pas réellement innée mais je n'ai pas de souvenir de ce que j'ai vu. Mes parents m'ont expliqué assez tôt que quelques mois à peine après ma naissance, ma vue à subitement chuté pour devenir inexistante.

J'ai pas de souvenir réel mais pendant ces quelques années, j'ai passer des batteries d'examen simple et complémentaire. Cela ne m'a pas tellement affecté et mes parents n'ont jamais su trouver la cause. C'était juste ainsi. Nous allions devoir vivre avec. Je n'ai pas mis longtemps avant de comprendre les subtilités dans les voix, les sons qui étaient insignifiants pour certains me devenait important et clair. Je n'avais pas à sentir l'odeur d'un gâteau qui cuit pour le savoir au four, le son de la portière était court et légèrement aiguë. Bref, j'adorais écouter ma mère cuisiné en devinant les formes que j'avais entre les mains.

Ma soeur est né quand j'avais environ six ans, mes parents et moi avions une routine qui fut bien largement bouleverser par l'arrivée de cette petite fille. J'étais toute folle d'elle au début, je ne pouvais, hélas, pas trop la prendre dans mes bras ou du moins, jamais sans la présence de mes parents. J'étais heureuse de ne plus être seule, mais je dois bien avouer, que j'étais un peu jalouse de l'attention qu'elle attirait par rapport à nos parents. Nous avions une hybride qui aidait ma mère mais surtout moi, dans la vie de tout les jours. En fait, je ne savais même pas qu'elle était une hybride avant qu'elle ne me le dise elle même. Je l'appréciais réellement, avant et après. Elle s'appelait Agnès et m'avait expliqué son histoire avant d'arriver chez nous. Importé de France par un Londonien bien riche, elle avait finalement été abandonné car elle parlait très mal l'Anglais. C'est vrai qu'elle avait un léger accent, mais c'était une personne qui avait beaucoup compter pour moi durant mon enfance.

J'ai fini par rejoindre une école dans la banlieue de Londres,l'année de mes huit ans, qui me permit d'apprendre à lire, tout ce que je pourrais savoir, et ce que je ne pouvais plus apprendre seule chez moi. L'histoire, les mathématiques, au final, je pense que j'ai eut les même apport que tout le monde. J'ai bien aimé me retrouver là bas, même si cela impliquait d'avoir moins de temps avec ma soeur et mes parents. Mais mes camarades étaient comme moi, et nous pouvions ainsi beaucoup échanger sur nos vies respectives. Je n'étais pas étudiante modèle, ni la meilleurs, mais je pu finir mes études avec aisance.

Quand celle-ci furent terminé, je suis retournée vivre quelques temps chez moi en cherchant ma place dans le monde du travail. Beaucoup de chose m'étaient naturellement fermé, mais je ne désespérais pas. Et puis, je passais du temps avec ma soeur et ça, c'était très agréable. Elle eut même l'idée une après midi de m'accompagner dans les boutiques après avoir été chez le coiffeur. J'avais compris qu'elle voulait me faire plaisir alors je l'ai laissé faire. C'est ainsi que je me suis retrouver avec cette tête là et ces couleurs sur mes vêtements, à presque vingt-ans. Je ne pouvais pas m'en plaindre, je ne voyais pas le rendu. Mais il me semble que cela m'allait.

Il me fallu quelques mois pour trouver quelques métiers qui me plairaient et qui évidement serait fait pour moi. C'est bien souvent Agnès qui m'accompagnait pour les entretiens et c'est avec elle que je prit et aménagea mon premier appartement. Je fini par en décrocher un. Au départ, ce n'était qu'un remplacement, une aide par téléphone, mais cela se transforma rapidement en plein temps. Mon train-train commençait. Agnès, ma soeur et mes parents venaient régulièrement me visiter et j'aimais bien cette liberté que j'avais. Etre seule avait du bon parfois, même s'il m'arrivait d'avoir le cafard.

J'eu pendant cette première période de tranquillité, un petit ami. On s'était rencontré un peu par hasard alors qu'il cherchait son chemin et que moi, j'attendais pour traverser une rue. Notre relation ne dura pas très longtemps, nous nous entendions pourtant très bien, mais un jour, je l'ai surpris en train de de maltraiter une hybride. J'entendais surtout les insultes, et le bruit qu'avait faire la claque qu'il lui avait mise. Je ne comprenais pas pourquoi autant de haine dans sa voix alors qu'il ne me semblait pas qu'il se soit passé quelques choses. Nos points de vu -si je puis dire- sur les hybrides et leur situation dans la société était en totale opposition. Il trouvait cela normal alors que moi au contraire, je trouvais ça complètement horrible et inhumain. C'est sur cela qu'on s'est séparé. Je m'en suis plutôt vite remise même si sa tendresse à mon égard me manquait parfois.

Un matin, comme tout les autres, depuis un an et demi que j'étais installée à Londres, je m'étais préparer et j'étais sur le trajet du travail, et je ne sais pour quel raison, j'ai atterri au milieu d'une foule. C'est comme ça que j'ai découvert mon agoraphobie. J'ai paniqué, je ne savais plus où j'étais, les sons et les odeurs me trompaient et je fut rapidement prise d'une crise d'angoisse. A partir de là, je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais je me suis réveillée à l’hôpital aux bruits que faisait les chuchotements de mes parents. Ils m'expliquèrent ensuite, que j'avais perdu connaissance et sans doute rattraper du sommeil car ils avaient eut le temps de venir jusqu'ici avant mon réveil. Rien de bien grave en somme, mais ils étaient maintenant persuadés que j'avais besoin d'une assistance. De quelqu'un qui veillerait à ce que je ne me perde plus ou que je sois.

J'étais totalement contre au début. Je n'avais pas envie d'avoir une personne qui surveillerait mes faits et gestes. Mais ce fut pire quand mon père proposa un hybride. Quelqu'un comme Agnès qui était douce, agréable, serviable et discrète. J'avais beau protester, rien n'y faisait, ils étaient décidés et quand je retrouva mon chez moi, je compris vite à leur message qu'il me fallait un nouveau toit si je voulais y faire vivre une deuxième personne. Encore une fois, c'est Agnès qui fit le gros du travail et qui m’aidait -ou plutôt qui faisait quasiment tout- pour mon déménagement. L'appartement  n'était pas beaucoup plus grand mais au moins, il y avait deux chambres.