Eska Dragm [Terminée]

Née à l'état sauvage de deux parents hybrides. J'ai passé une enfance paisible dans la forêt. Très jeune mon père m'appris à chasser. J'aimais l'accompagner pister le lièvre me révélant d'ailleurs avoir un véritable talent pour le tire à l'arc.
J'admirais la sagesse de ma mère très ouverte d'esprit et ancienne esclave, elle adorait la culture humaine. Elle mit d'ailleurs un point d'honneur à la transmettre à sa fille ce qui me permis d'apprendre à lire. Mon grand frère m'appris à me défendre, grâce à lui je devins rapidement très agile et capable d'éviter les coups d'un être humain adulte.

Le jour de mon onzième anniversaire c'est une modeste fête d'anniversaire que mes parents m'offre. Tout le monde est présent et ma surprise est totale ! Malgré les difficultés un grossier gâteau au chocolat prône sur le tronc de la clairière. Ce qui me fait saliver d'envie.

Mon grand frère m'offre son cadeau soigneusement enveloppé dans une feuille de hêtre. C'est un pendentif en forme de loup gravé dans le bois. Je suis très émue et sais qu'il a passé du temps à le réaliser. Je pouvais ressentir tout son amour fraternel à travers ce petit pendentif. Mes parents eux, ont pris de gros risques pour m'offrir un harmonica sûrement volé dans la ville. J'étais en joie et rien ne saurait ternir ce bonheur. C'est sans compter l'interruption humaine...

Nous avions été débusqué par un groupe armé humains. Cette première rencontre avec les hommes, Je m'en rappelle encore aujourd'hui. Ils étaient trois, je ne compris pas tout de suite pourquoi ma mère si passionnée par les humains avait un visage si horrifié. Tout ce passa alors très vite. Mon père se jeta sur le premier chasseur à sa portée, il fut rapidement abattu ainsi que ma mère qui n'eue seulement le temps de se retourner vers nous le visage baigné de larme, hurlant de nous enfuir.
Tout devint blanc, la terreur et la tristesse qui m'avaient envahis laissèrent place à la colère et la haine. Je voulais les venger. Je voulais sauter à la gorge des assassins de mes parents. Mais mon frère me tira par le bras m'entraînant à contre cœur dans sa fuite.  
Mon frère avait attrapé l'arc en bois de mon père dans sa fuite et tirait sur nos poursuivants dans l'espoir futile de les ralentir. Aujourd'hui encore je me demande, si je n'étais pas tombé peut être que mon frère serait encore là... On nous tirait dessus et je fus blessé à l'épaule.

Ma chute permis à nos agresseurs de me mettre en joue. Ce jour là je cru mourir. C'était sans compter mon frère qui s'interposa devant moi de son large corps.  La froide détonation retentit, ne laissant que la mort sur son passage.  Mon grand frère s'affala au sol, inerte, tout était rouge, le sol, mes mains essayant d'arrêter le sang qui coulait de sa poitrine. Il me dit un dernier mot que je ne compris pas tout de suite.

J'étais terrorisée et sous le choc, essayant d'analyser l'information constamment rejeté par mon cerveau. Mon frère agonisait ? Un homme vint me maintenir par les cheveux en m'injuriant.
Je ne réagissais pas. Soudain le dernier mot de mon frère passa dans mon esprit, "Vis" ce fut un véritable choc électrique. J'attrapai une flèche près de moi et la planta dans le coup de mon agresseur qui hurla, les yeux révulsés par la douleur.
Je ressentis à la mort de cette homme un curieux sentiment de félicité mais me repris rapidement cherchant des yeux le deuxième adversaire. Je le trouvais étendu, inerte, une flèche en plein cœur. Dans son sacrifice héroïque mon frère avait réussi abattre un de nos poursuivant.

J'enterrais ma famille et partie en direction de la ville afin d'enquêter sur leurs assassins. Je n'obtiens que la découverte du métier de chasseur d'hybrides, auxquels il faut absolument échapper. Volant pour me nourrir et n'ayant confiance en personne, la vie dans la rue était très dure.

Mais cette vie en ville me permit de découvrir la triste réalité des conditions de vie due à mon espèce. Des conditions que je juge révoltantes ! Ayant le choix de perdre ma liberté et de me soumettre à un maître... à un de ces hommes qui ont assassiné ma famille ! Ou de vivre libre mais traquée pour le restant de mes jours !

 Je survécus 3 ans dans les rues, mais l'hiver trop rude pour moi et ma perte de poids importante ne me permis pas d'échapper aux prises de la maladie qui m'affaiblissait de plus en plus. Je finis par ne plus être capable de voler, affamée et épuisée je m'endormis une dernière fois dans la ruelle enneigée.

Je me réveille, surprise d'être encore en vie. Je suis installée au chaud dans un lit confortable, un type d'une vingtaine d'années m'observe d'un regard chaleureux. Il porte sa main à mon front. Cette créature barbare, osait me toucher ! Quel humain insolent ! Je mordis avec force sa main, lui arrachant un cri plaintif satisfaisant. "Tu as du caractère malgré ton apparence ! Calme-toi, je veux juste prendre ta température."

Ce type m'avait trouvé mourante dans la rue et avait décidé de me ramener illégalement chez lui pour me soigner. Je décidais donc de rester ici jusqu'à ma guérison complète, car si je fuyais maintenant, je ne ferais de toute façon pas long feu. L'homme n'était pas agressif, mais je n'étais pas dupe ! Il vint à plusieurs reprises tenter de m'approcher et de discuter avec moi et il ressortait toujours avec plusieurs marques de morsures.

Un jour Frin abaissa la capuche de mon sweat "Retire cette capuche ! Tu n'as plus besoin de te cacher ici, en plus tu devrais montrer tes jolies oreilles." Je rougis à ces mots, mais me repris rapidement espérant qu'il n'ait rien remarqué. Pendant que j'étais alitée, il m'apprit à écrire, satisfaisant ainsi une soif d'apprendre jusqu'ici oubliée. Il voulait absolument m'enseigner ce qu'il appelle les bonnes manières, le pauvre bougre eu un mal fou à me les inculquer étant réticente à chacune de ses "instructions" qui ressemblaient un peu trop à des ordres à mon goût.

Je découvris au fur et à mesure que Frin était un peintre de profession et un ermite. Par pure rébellion et aussi dû à la frustration ressentit à ma guérison trop lente, je décidais donc d'investir en cachette sa pièce secrète. Elle était petite mais baignée dans la lumière qui en faisait une salle agréable et chaleureuse. Des toiles et des tableaux y était entreposés. Je jubilais déjà à l'idée de le voir horrifié devant toutes ces toiles vierges gâchées par ma main.
Je trouvais une sorte d'objet ressemblant à un morceau de charbon fin et commença mon œuvre. A mon grand étonnement ma petite surprise n'eut pas l'effet escompté. Il trouvait mon ouvrage magnifique et très artistique, il m'encouragea avec ferveur à continuer de dessiner. Ce type était franchement étrange.

Cela faisait un mois et demie que Frin m'avait recueilli et plus les jours passaient moins j'étais prête à partir, à quitter cet appartement chaleureux et sont beau propriétaire enthousiaste qui avais volé mon cœur. Je pouvais bien laisser une chance à cet humain ? Ils ne sont peut-être pas tous des meurtriers ?

Une année passa, nous discutions régulièrement d'art et il aimait m'écouter jouer de l'harmonica. Je me rappel encore de ses mains m'ébouriffant les cheveux, de ses remontrances lorsque je mettais mes coudes sur la table... Tout cela n'était qu'une illusion...

L'être humain est perfide de nature et te trahira toujours un jour ou l'autre. La situation de Frin devenait compliquée, ses peintures ne se vendaient plus aussi bien et Frin croulait déjà sous les dettes familiales. Je surpris une de ses conversations au téléphone, il parlait de vendre un hybride...une hybride de type fennec... Je m'effondrais, vide, trahie et abandonner par cet homme qui m'avait berné pendant 1 an.

Folle de rage et les yeux emplis de larmes, je lacérai avec fureur toutes les toiles présentes dans l'appartement. Puis sans aucun remords, je pillais ses maigres économies, mis le feu à la maison avant de disparaître un couteau à la main et un sac de provision sur le dos dans les ruelles.

Aujourd'hui, j'ai 18 ans, je voue une haine très forte aux humains, ils ne sont pas dignes de confiance. Je rêve de libérer les miens de leurs chaînes et de faire goûter aux humains leurs propres méthodes, l'esclavage. Affublé d'un arc et de mes sens aiguiser je survie dans la forêt. J'entends souvent parler de la résistance, mais mon sens de l'orientation pitoyable ne m'a pas encore permis de trouver leur repaire pour les rejoindre.