Edwidge Layos, muette sans être sourde (Reboot de Ryne)

Edwidge est née le 10 septembre, 18 ans avant aujourd’hui. Souriante et aimante, elle grandit seule avec sa mère et un hybride qui obéissait à tous les ordres qui lui étaient donnés sans exception. Ne comprenant pas la raison de cette obéissance sans faille, la petite fille ne chercha pas à aller plus loin. Elle était bien plus attristée par l’absence de son père alors que tous ses amis en avaient un. Ne cessant de poser des questions qui n’obtinrent jamais de réponse, la petite se mit à s’en inventer un tout en écrivant des histoires. C’était un peu comme si elle s’était fait un papa imaginaire comme d’autres auraient créé un ami imaginaire. Malheureusement, malgré les divers avertissements de l’hybride, Edwidge ne cacha pas ses écrits à sa mère qui finit par en lire un qu’elle écrivait dans la cuisine. Et au lieu de lui expliquer calmement qu’elle souhaitait qu’elle cesse cela, elle la gifla. La petite fille ne comprit pas du tout la raison de ce geste ni celle qui poussait sa mère à la regarder avec noirceur. La jeune fille avait alors 7 ans. L’hiver faisait rage et cette scène se passa le soir. Furieuse, Mme Layos enferma sa fille dans sa chambre pour la nuit. Désorientée, seule et triste, elle pleura longtemps avant de décider de ne pas rester avec sa mère. Après tout, l’aimait-elle réellement ? Pourquoi ne lui expliquait-elle pas pourquoi elle n’avait pas de papa ? Etait-ce mal d’en vouloir un comme tout le monde ?
Le lendemain, au lieu de rentrer chez elle après l’école, Edwidge décida d’aller chercher elle-même des informations à travers la ville. Londres étant une grande ville, elle eut tôt fait de se perdre sans s’en rendre compte, demandant simplement à qui voulait bien l’entendre si on connaissait son papa. Ben entendu les réponses qu’elle reçut furent toutes négatives. Certains lui demandaient même de rentrer chez elle par prudence. Rien n’y fit : elle continua simplement ses recherches. Les heures passèrent et, chez elle, sa mère se faisait de plus en plus de soucis. Lorsque la nuit commença à tomber, elle appela tous les amis de sa fille qu’elle connaissait et, faute de nouvelles, la police. L’inquiétude montante pour l’enfant qui restait introuvable et qui ne semblait pas rentrer, on organisa des recherches. Ce ne fut qu’au milieu de la nuit qu’on retrouva l’enfant recroquevillée dans la neige, frigorifiée. Par peur qu’elle soit blessée ou pas loin de mourir de froid, on l’emmena à l’hôpital.

Quelques jours plus tard, remise de sa légère hypothermie, Edwidge sortis de l’hôpital, accompagnée de sa mère. On aurait pu croire que tout était rentré dans l’ordre. Malheureusement, pour une raison inconnue, elle avait cessé de parler totalement. Les médecins parlaient de mutisme total et étaient certains qu’elle recommencerait à parler quelques jours à quelques semaines plus tard. Malheureusement, la jeune fille grandit sans parler à nouveau. Sa mère tentait sans cesse mais en vain de l’aider à recouvrer cette voix qu’elle qualifiait de magnifique. Pour sa part, l’enfant qui grandit pour devenir petit à petit une adulte ne comprenait pas sa mère et n’avait pas l’intention de la contenter. A ses yeux, il lui était impossible de parler, un peu comme si elle avait perdu l’usage de ses cordes vocales. Et comme elle ne voulait pas parler de ce qu’il s’était passé ce fameux jour où elle avait cherché son père, il lui semblait que c’était mieux ainsi bien que ce soit parfois difficile de se faire comprendre.

Son mutisme total ne l’empêcha pas de retourner à l’école pour continuer ses études. Bien que son handicap fut fortement gênant, notamment pour certaines épreuves d’examens, elle parvint à passer de niveau en niveau jusqu’à ce qu’on lui demande de choisir ce qu’elle souhaitait étudier. Elle dû faire face à une hésitation qui la tirailla longtemps. Elle ne demanda conseil à personne, préférant réfléchir seule dans sa chambre, enfermée dans la musique et l’écriture. Un jour, comme s’il ne supportait pas l’état de sa jeune maîtresse, bien que ce soit certainement la mère de la jeune femme qui l’ait envoyé la voir, il vint lui apporter ses conseils. Edwidge ne le considérait plus du tout comme un esclave mais bel et bien comme un être vivant pensant comme les humains. C’est pourquoi elle écouta ce qu’il avait à lui dire. Pourquoi avait-elle changé d’opinion à propos de ces êtres traités comme inférieurs ? Tout ce qu’elle laissa entendre à ce sujet était que cela avait un lien avec le fait qu’elle ne parlait plus, donc ce qu’elle avait vu lors de sa fugue. Bien entendu les réflexions qu’elle eut par la suite n’étaient pas innocentes non plus. La jeune femme avait, par ailleurs des doutes à cause de cela. Son choix se porterait sans aucun doute sur la littérature, mais pouvait-elle montrer ses talents sans être punie à nouveau ? Pouvait-elle montrer ses pensées sans avoir peur qu’on lui en veuille ? L’hybride de sa mère lui apporta une réponse et lui permit de suivre la voie qu’elle souhaitait sans connaître ses pensées, répondant simplement que personne ne réagissait de la même façon selon ce qu’ils lisaient et que cela dépendait des textes. Il n’en fallu ni plus ni moins pour qu’elle suive son rêve.

A 18 ans, Edwidge décida de quitter le cocon familial pour se séparer un peu de sa mère à qui elle promit une visite une fois par semaine. Elle avait, pour obtenir gain de cause, prétexté le fait de se rapprocher de son école et étudier tranquillement dans le petit appartement qu'elle avait réussit à trouver. Cela avait fonctionné et c’était parfait ainsi.

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